La tour d'Arsenic

Dannemark, de nos jours. À l'annonce de la mort de Malie, leur mère, Ruby et son frère laissent éclater leur joie. Thérèse, la fille de Ruby et mère d'un petit garçon, est moins joyeuse. Elle accompagne sa mère et son oncle en Norvège pour vider la maison de sa grand-mère. 

La tour d'Arsenic est divisé en 3 gros chapitres principaux : l'enfance de Ruby, celle de son père, Mogens, puis celle de sa mère Malie. Il s'agit donc d'un retour progressif dans le passé, pour finir par retourner dans le présent, le jour de l'enterrement, le point final à cette histoire de famille. Les raisons de la haine mère-fille, les mauvais traitements subis par Ruby, la malveillance de Malie et l'effacement du père s'expliquent à travers leurs histoires respectives.

Ce roman nous raconte une bien triste saga familiale. Certaines événements sont particulièrement éprouvants à lire. Notamment la dernière partie du récit, l'histoire de Malie. Cette lecture pose des questions qui reviennent souvent : traînons-nous notre enfance durant toute notre vie d'adulte ? Pourquoi ? Sommes-nous conscients de reporter certaines de nos rancunes sur nos enfants ? Est-il possible de se sortir de cette spirale familiale ? Thérèse, la petite-fille de Malie et troisième génération de fille, a à ce propos une pensée fort probante : elle est heureuse d'avoir accouché d'un petit garçon afin de terminer ce cycle infernal.

Depuis la trilogie des Neshov, j'admire beaucoup le travail de Anne B Ragde. Elle écrit magnifiquement bien et met en avant les sempiternelles réflexions que l'on se fait sur les familles et les histoires de générations avec beaucoup de brio et sans prendre des gants. Il est vrai que j'apprécie ce type de récit en général, mais ceux d'A. B. Ragde plus particulièrement.

B. RAGDE A., La tour d'arsenic, 10/18, 2013